Boire du lait… cela s’apprend aussi ?

Le challenge du nouveau-né

Les difficultés alimentaires que peuvent rencontrer un nouveau-né ne peuvent pas être être intentionnelles. Le bébé les subit et à besoin de notre aide pour les surmonter.

De l'alimentation in utéro à l'alimentation lactée

Un fœtus in utéro est alimenté en continu par le placenta à travers le cordon. Il s’alimente sans effort. Même s’il a des mouvements de bouche avec une déglutition du liquide amniotique, il ne s’en sert pas pour se nourrir. Il ne connaît pas la sensation de faim, ni les problèmes de digestion.

Quand il arrive au monde, le bébé découvre son premier repas et entre dans un mode d’alimentation fractionnée. Il va apprendre la succion et la déglutition, qui sont encore des réflexes, jusqu’à ce qu’elles deviennent efficaces et lui permettent d’aspirer et d’avaler le lait.

Il va également peu à peu apprendre à positionner son corps pour prendre son repas.

Au cours des trois premières semaines de vie, il va découvrir de nouvelles sensations dont la faim. Il va également vivre les sensations liées à la digestion qui peuvent être désagréables, comme les régurgitations et les coliques.

Les premiers repas vont entrainer la mise en route du système digestif. L’estomac va être capable de contenir ce qui est avalé, et le transmettre plus bas vers l’intestin pour transformer le lait en nutriments et en gaz, et éliminer les selles.

la réalité des premiers repas (au sein comme au biberon)

La succion est un exercice physique, qui peut être épuisant pour les plus petits. C’est pourquoi certains bébés s’endorment très rapidement au cours de la tétée. La coordination des mouvements de la bouche pour manger peut prendre du temps. Il faudra parfois et de manière temporaire adopter une posture invasive pour garantir un apport alimentaire suffisant, le temps que l’enfant acquière ses capacités.

S’assurer que le bébé tête efficacement est essentiel au cours du premier mois, car ses besoins physiologiques sont importants. C’est pourquoi, sa prise de poids est surveillée très régulièrement.

En naissant un bébé se retrouve submergé dans un océan de perceptions et de sensations multiples. Sa capacité à gérer ce rush d’informations, et à en moduler ses réactions reste très limitée. Aussi il peut pleurer fréquemment et avec force sans pour autant avoir faim.

Cependant un bébé peut ne pas ressentir la sensation de faim, et ne pas manifester son besoin d’alimentation. Ces nouveau-nés dorment de longues périodes (plus de 5 heures) plusieurs fois par jour ou quand ils mangent, prennent très peu en quantité, ou n’avalent que sur des temps très courts. Une proposition de repas régulière, à fréquence courte (2 heures) est souhaitable, le temps qu’il acquière un comportement plus adapté, ce qui peut durer quelques semaines.

Certains enfants vont se mettre à régurgiter de manière plus ou moins importante.

Pour lui apprendre à composer avec ses sensations nouvelles et à identifier ses besoins (notamment de faim), il est important d’accompagner les expériences qu’il traverse, en lui parlant, en mettant des mots sur ce qu’il est amené à ressentir.

Dans les trois premières semaines, une présence quasi continue sur les temps de veille, un portage contenant, une régularité des évènements (repas, sommeil, soin et sortie), un climat apaisé vont lui permettre d’établir ses premiers repérages de l’environnement. 

Lui donner à manger en continu peut compliquer la mise en place du mécanisme de digestion et rendre son quotidien inconfortable.

L’alimentation d’un nouveau-né est exclusivement lactée.

Les modalités de prises alimentaires (quantité, fréquence, durée) évoluent en continu et demande une évaluation quotidienne.

La vitesse d’adaptation d’un nouveau-né à la prise alimentaire dépend de chaque enfant, pas de norme, pas de règle. Il peut manger plus certain jour et moins d’autre.

Bébé devrait pouvoir compter sur plusieurs adultes pour prendre soin de lui. La densité d’attention que sa prise en charge nécessite ne serait reposer sur une seule personne. Dans les trois premiers mois, ne laissons pas un adulte seul avec un bébé.

Ne pas se fier uniquement aux pleurs pour alimenter son bébé. Adopter un raisonnement plus logique.

Proposer au tout nouveau-né des petits repas (petite quantité, 30 ml environ), fractionnés (toutes les heures), sur une courte durée (moins de 15 minutes).

Ne pas forcer un bébé, mais s’autoriser à le réveiller quand cela le nécessite,

Au fur et à mesure de son évolution, il boira de plus grandes quantités, sur des fréquences plus longues (toutes les deux heures, puis toutes les trois).

Veiller à ce que les temps de prise de lait se limitent à moins de 20 minutes. Au-delà, un bébé avec une bonne succion risque de trop manger (et être inconfortable) ; celui qui a plus de mal, va se fatiguer inutilement et ne mangera davantage.

Faire suivre sa progression auprès de professionnels (Infirmières-Puéricultrices, Médecins, Sages-femmes) et sa prise de poids. Toutes les semaines sur le premier mois pour adopter la meilleure stratégie pour l’aider. Eviter de le faire vous-même, vous pourriez vous angoisser inutilement.

Le besoin de succion est à entretenir. Beaucoup de bébés le manifestent spontanément et très clairement. D’autres vont demander toute notre attention. 

Pour bien profiter d’une tétine, l’enfant doit pouvoir la sucer et l’aspirer en même temps. La coordination succion aspiration n’est pas évidente. Il faut parfois prendre le temps de maintenir la tétine un petit moment et la lâcher pour que bébé expérimente la sensation. Le mamelon de maman n’est pas une tétine. Il est à préserver, pour que l’allaitement puisse se poursuivre dans les meilleures conditions.

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