Les bébés sont bercés dans le ventre de leur maman au grès de leurs activités, plus souvent dans la journée, moins dans la nuit. Ils grandissent sans trop de contrainte au rythme tranquille du cœur et de la respiration maternelle, dans une intemporalité certaine.
La naissance va venir confronter le bébé à la contrainte du temps d’abord dans son corps puis dans sa pensée en construction.
En naissant l’enfant va être soumis au besoin de s’alimenter régulièrement puisqu’il ne peut plus bénéficier d’un nourrissage placentaire en continu. La sensation de faim fait son entrée dans dans la vie du bébé. Elle va revenir régulièrement en même temps que la mise en place d’autres rythmes biologiques, celles « des horloges internes ».
Cette rythmique biologique va façonner le fonctionnement du corps de l’enfant évoluant en continu tout au long de la croissance.
Il va devoir composer entre ses temps de veille incroyablement plus intenses qu’in utero parce que plus fort et plus riche en stimuli et ses temps de sommeil qui sont des nécessités biologiques pour la construction de son cerveau.
Implicitement une organisation de vie va devoir soutenir cette dynamique, il en va du maintien de la santé. C’est en cela que le temps façonne la pensée de leur enfant.
Dans les deux premières semaines de vie
Le bébé est soumis très tôt aux contraintes du temps.
Tous nos efforts pour l’y soustraire sont vains. Par contre nous pouvons l’aider à les lui faire accepter de manière progressive (en tenant compte de ses capacités), douce et sécurisante, en lui faisant vivre des expériences stimulantes et ce, dès ses premiers jours.
Le nouveau-né n’a pas la capacité de gérer l’attente. Il réagit dans l’immédiateté. Pour commencer à accepter la réponse différée à son besoin, il doit mettre en place un système de sécurité. Mais il peut apprendre de l’adulte à accepter le différé sereinement. L’attente va générer des pleurs jusqu’à ce qu’il puisse intégrer la notion d’attente. L’attitude du parent dans la gestion va donc être très aidante pour lui.
L’intégration de la notion du temps commence au berceau mais se poursuit tout au long de notre vie
Elle nécessite d’être accompagnée à tous les instants de la vie, pour l’enfant puisse l’intégrer
Une éducation à l’autonomie
Adopter dès que vous le pouvez une régularité dans votre quotidien, autant pour l’organisation des soins de votre enfant que pour le déroulé de votre journée. Les temps de repas, de sommeil et de sortie sont des repaires incontournables.
Habiller ses moments « repaires » de petits rituels (toujours un peu les mêmes). La mise d’un bavoir, l’installation confortable, la petite chanson, le petit câlin …
Rythmer votre quotidien de manière joyeuse et dynamique, faites du quotidien domestique des instants joyeux. Les temps d’écoute de musique, l’aération de la maison pendant un quart d’heure, l’écoute les bruits extérieurs, les temps du ménage avec ses bruits, la préparation des repas, le temps des courses, les départs et les arrivés dans la maison.
Le bebe dans tous ces moments est avec vous, tantôt très proche, tantôt plus à distance. La répétition de ces différents moments va participer à la construction de sa sécurité intérieure, par l’appropriation de son environnement et la construction du lien de confiance entre vous et lui.
peu à peu peut comprendre qu’il est avec son parent mais que celui-ci peut être en lien avec d’autre personne, d’avoir un lien moins fort à ce moment. Un repas peu attendre un peu plus et ce n’est pas grave
On évite la tv et son bruit de fond qui annule la rythmicité, et l’effet hypnotique de l’écran sur le bébé va limiter sa prise de conscience de l’environnement.
Parler accompagner d’une voix calme avec un rythme lent, même si le bébé pleure en face de vous de manière forte. L’enfant qui intègre la notion du temps ne mesure la différence d’attente entre quelques minutes et le quart d’heure, entre l’immédiateté et le différé, il doit peu à peu l’intégrer, et certains bébés présentent une grande résistance. Bien sûr il ne s’agit pas de forcer l’attente d’un bébé mais être bien conscient que parler à un bébé, lui expliquer qu’on prend le temps de s’installer avant la mise au sein, on prend le temps de préparer le biberon avant de s’installer.
Aller se promener tous les jours ensemble, adopter ce rite, cette contrainte physique de bouger tous les jours, mais de manière gaie, acceptée sans idée de contrainte
Même si bébé pleure avec force, cette posture déplace sa non-maîtrise, sa possible angoisse sur la confiance qu’il place en vous.et peu à peu on la déplacera vers la confiance en lui.
Cette attitude relève déjà de l’éducation.